Le monde à l'envers (Le Courrier)


Au Kenya, deux nouvelles séries ­entendent bousculer les idées reçues sur l’Afrique et les rapports Nord-Sud. Portés par de jeunes artistes, ces projets ­innovants peinent à trouver des ­financements. 

Connaissez-vous un film africain? Une colle pour le grand public – et même pour de nombreux cinéphiles, qui auront tout au plus un sourire ironique à l’évocation de Nollywood, l’industrie cinématographique ni­gériane productrice de nanars à la chaîne. Pourtant, l’évocation de l’Afrique subsaharienne fait instantanément référence à des succès mondiaux: Out of Africa, Le Dernier Roi d’Ecosse, Blood Diamond, The Constant Gardener, Le Cauchemar de Darwin... qui ont en commun d’être l’œuvre de réalisateurs étrangers au continent.
Kollywood n’est encore qu’une promesse, mais le Kenya s’avance comme le pôle de référence pour la production audiovisuelle en Afrique de l’Est. La multiplication des chaînes privées et le développement rapide d’internet poussent de nom­breux jeunes créateurs à tenter leur chance sur des formats courts comme la série. Loin des clichés hollywoodiens, ils veulent incarner une nouvelle vision du continent: décalée, audacieuse et pleine d’humour. La compagnie de production Xeinium s’est lancée sur la voie de la co­mé­die avec The Samaritans, sitcom qui brosse un portrait au vitriol du monde des ONG. Porté par une équipe d’étudiants de la United States ­Inter­national University (USIU) à Nairobi, la série d’anticipation Usoni imagine un renversement des rapports Nord-Sud à l’horizon 2063. Elle met en scène un cou­ple mixte fuyant l’Europe pour rejoindre l’eldorado africain.

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