Depuis vingt ans, la mer Caspienne voit son niveau baisser et son littoral inexorablement grignoté. Ce déclin touche surtout le nord de ce vaste bassin intérieur, que se partagent la Russie et le Kazakhstan. L’assèchement met en péril la biodiversité et impacte durement les populations kazakhes ainsi que plusieurs secteurs : pêche, transports fluviaux et maritimes, tourisme et même hydrocarbures...
Moustache bien taillée, chemisette bleue et allure svelte, Amanjai Ibatulo, ancien professeur de sport de 70 ans, vit dans une grande maison blanche sur la rive nord de la mer Caspienne, dans la région d’Atyraou, au Kazakhstan. Il y a vingt ans, la côte se trouvait à 2 kilomètres de son domicile, en lisière du bourg de Zhanbay ; elle se situe désormais à plus de 20 kilomètres. L’eau se trouve tout au bout d’une piste sablonneuse traversant une steppe aussi aride que dépourvue de relief.
« Le climat est difficile, ici, nous avons très peu de précipitations et le vent souffle en permanence », observe Amanjai Ibatulo. Nostalgique de l’Union soviétique, il se souvient avec émotion du temps où le chômage n’existait pas et où la mer était généreuse. Il regrette surtout les parties de pêche entre amis : « Des années 1980 aux années 2000, on n’avait même pas besoin de bateau tellement le poisson était abondant. On prenait un filet de volley, on marchait un peu et, au bout d’une demi-heure, on revenait avec deux ou trois esturgeons. »
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